• BEAUDELAIRE

    Cette critique litteraire est l'oeuvre d'Amelie Averlan ,ce que j'ai apprecié c'est la proximité avec le texte originel et surtout la methaphore sur la philosophie de la pesenteur meme si je deplore l'omission de simone Weil qui aurai eté bienvenue. 

    La philosophie baudelairienne ?


    Elle pourrait être une philosophie de la pesanteur.


    Le poids du temps, le poids des remords et de l'ennui sont la condition terrestre d'un paradis quasi inexistant chez Baudelaire. Le temps pèse en revenant : c'est alors celui des remords de l'invocation au lecteur des Fleurs du mal, celui d'une réflexion désenchantée où "le frère" reste comme soi-même, un étranger :


    Tu le connais, lecteur, ce monstre délicat,



    • Hypocrite lecteur, - mon semblable, - mon frère !

    ("Au lecteur", Les Fleurs du mal, p. 32)


    - Eh ! qu'aimes-tu donc, extraordinaire étranger ?



    • J'aime les nuages... les nuages qui passent... là-bas... les merveilleux nuages!

    ("L'étranger", Petits Poèmes en prose, p. 27)


    S'il y a un paradis baudelairien, il n'apparaît que fugitivement sous les traits des passants, des gens frôlés en communs mortels. Paradis de la sensation, qui fait qu'une passante fait soudain renaître le poète dans Les Fleurs du mal, faux paradis artistique artificiellement créé, en témoigne la rigueur métrique et formelle des sonnets où se fondent de confuses paroles, ou paradis des hachichins, qui n'apparaît que dans l'ivresse. Des rêves ! toujours des rêves ! et plus l'âme est ambitieuse et délicate, plus les rêves l'éloignent du possible. Chaque homme porte en lui sa dose d'opium naturel, incessamment secrétée et renouvelée, et, de la naissance à la mort, combien comptons-nous d'heures remplies par la jouissance positive, par l'action réussie et décidée ? Vivrons-nous jamais, passerons-nous jamais dans ce tableau qu'a peint mon esprit, ce tableau qui te ressemble ? (" L'invitation au voyage ", Petits Poèmes en prose, p. 74-75)


    L'univers n'est pas naturellement poétique ; cet univers et sa poésie s'interrogent, et sont mis en question : demandez au vent, à la vague, à l'étoile, à l'oiseau, à l'horloge, à tout ce qui fuit... ("Enivrez-vous", Petits Poèmes en prose, p.135).


    L'épaisseur, mais légère, de l'éternité, se meut dans le fugitif, aussi contingent qu'il puisse paraître. De l'épaisseur des choses, il faut puiser la source d'une élévation temporelle de l'instant, d'un moment de grâce enivrante. Pourquoi contraindre mon corps à changer de place, puisque mon âme voyage si lestement? (" Les projets ", Petits Poèmes en prose, p.97). Le voyage, imaginaire, permet la jouissance suffisante et non-commune d'une éternelle ivresse qui est celle du poète. Si tu pouvais savoir tout ce que je vois ! tout ce que je sens ! tout ce que j'entends dans tes cheveux ! Mon âme voyage sur le parfum comme l'âme des autres hommes sur la musique. ("Un hémisphère dans une chevelure", Petits Poèmes en prose, p. 70). L'univers peut s'offrir alors comme une absolue source d'en-chantement.


     



  • Commentaires

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    Mercredi 3 Mai 2006 à 21:27
    Pesanteur
    La pesanteur n'est-elle pas davantage un thème poétique que philosophique ? Comment la définirais-tu ?
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    totallyspie Profil de totallyspie
    Jeudi 4 Mai 2006 à 19:20
    philosophie et poesie des themes pas si eloignés
    A première vue cette interrogation temoigne d'un esprit restreint.Loin de moins l'idée de juger,de quel droit me le permettrai-je,et pour citer Platon "L'opinion est quelque chose d'intermédiaire entre la connaissance et l'ignorance". Bref ,ici tu sembles cliver la poesie et la philosophie un peu comme la theorie et la pratique;or n'est pas philosophe tous et chacun par le seul fait de reflechir... Voici un sujet interrant sur lequel l'on pourrai faire acte de reflexion : La volonté est une force comme l'est la pesanteur et toute force est dirigée par des lois.Dès lors,la pesanteur est-elle contrainte ou liberté? juste pour toi si tu as envie de franchir la barriere separatice entre philosophie et poesie voici un p'tit bouquin fort interressant :philosophie et poesie de Maria Zambrano aux editions José-Corti
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    Lundi 8 Mai 2006 à 23:24
    Poesie et philosophie
    Je crois que nous nous sommes mal entendus. La question : La pesanteur n'est-elle pas davantage un theme poetique que philosophique ? ... ne presuppose en aucune façon : 1) ni une cloison absolument etanche entre philosophie et poesie, 2) ni que la poesie soit la theorie, et la philosophie, la pratique. Par ailleurs, j'ai même du mal à voir à quoi pourrait referer ce second point de vue. Distribuer respectivement philosophie et poesie de part et d'autre du clivage raison I imagination me parait plus classique, et plus juste que d'associer poesie et theorie d'un côte; puis philosophie et pratique de l'autre. On associerait à meilleur droit, ce me semble, la science à la theorie. Ainsi, la question des limites entre philosophie et poesie me semble davantage etre celle qui departage les domaines respectifs de la raison et de l'imagination. Ou, pour emprunter les termes de Schiller (autre exemple d'esprit restreint...) : à quelles conditions l'imagination n'empiete-t-elle pas "sur les terres de la raison" ? Prétendre que la question ne se pose meme pas, suggerer que pour un esprit large, poesie et philosophie sont identiques, que la barriere entre elles est caduque, ringarde, nulle et non avenue, etc. est en effet une largesse d'esprit, mais d'une generosite quelque peu gratuite. Car enfin, qu'entend-on, que peut-on entendre par une telle question : La pesanteur est-elle contrainte ou liberte ? C'est manifestement là un excellent exemple de question mal posee ! Le signe infaillible en est qu'entendu au sens propre, la pesanteur ne saurait etre qu'une contrainte s'exerçant sur des corps : de quoi serait-elle la liberte ? Celle de Dieu, s'exprimant dans les lois de la nature qu'il a creees ? Ce serait le point de vue de Descartes. Mais force est de constater que ce n'est pas en ce sens que le texte d'Amelie Averlan prend le terme de pesanteur. Car le terme de pesanteur est ici une métaphore de ce qui, justement, pese sur la liberte humaine, et en empesantit le deploiement, lorsqu'il ne l'empeche pas. Et ce poids sur la liberte humaine ne saurait etre une autre liberte, divine, qui lui ferait pendant ou contrepoids. Pas chez Baudelaire : "Dieu est le seul être qui, pour régner, n'ait même pas besoin d'exister." Charles Baudelaire, Journaux intimes (1821-1867) Pas de liberte divine, donc; et donc : pas de liberte de la pesanteur. Voilà la fausse question resolue, et une definition de la "pesanteur" posee, qui permet son traitement philosophique : ce qui contrecarre le deploiement de la liberte humaine. On peut et on doit, par la suite, bien entendu, s'interroger sur la nature de cette "liberte baudelairienne" : consiste-t-elle à se detacher de la nature (liberte dite "moderne" par B. Constant) ou à s'y conformer (liberte dite "antique" par le même) ? Il me semble, à moi, qu'elle est moderne : l'homme se dépasse, dépasse la naturalite du quotidien en le transfigurant poetiquement. C'est une maniere de transcendance dans l'immanence, que de hisser l'ignoble à la noblesse en en montrant l'interet, la singularite, l'etrangete. Amelie Averlan est baudelairiennement libre lorsqu'elle fait son "ode a la crotte de chien", par exemple, à mon sens. En somme, et pour conclure, je ne nie pas les apports respectifs de la philosophie à la poesie : Platon et Plotin inspirerent Petrarque ; Aristote, la structure de l'Enfer de Dante Alighieri ; Lucrece etait poete ; Kant inspira Schiller ; Hegel inspira Hugo ; Rousseau inspira Rousseau ; Voltaire, Voltaire, etc. Pas plus que je nie la possibilite d'un apport de la poesie à la philosophie : Socrate commentait Homere ; Montaigne commentait Catulle, Horace, Juvénal, Lucain, Lucrece, Martial, Ovide, Perse, Properce, Terence, Virgile ; Heidegger commenta Celan, Char et Hölderlin, etc. Mais, il faut le souligner, le commentaire philosophique d'une oeuvre poetique a ses regles propres, entre lesquelles on trouve, cruciale et decisive, l'explicitation conceptuelle. Le droit à la metaphore dans la pensee a pour pendant le devoir d'expliciter l'analogie qu'elle recouvre. Cher Totallyspie, pour finir, j'aimerais exemplifier mon propos par cette analogie qui vous instruira de votre vraie nature en meme temps que de celle de toute metaphore : vous netes ni philosophe, ni poete en vos propos, quoique vous ne manquiez pas de plaisante rigueur ; car vous etes par l'esprit ce que "4 fois 4" sont à 16 : "treize et trois".
    4
    Mardi 9 Mai 2006 à 22:05
    Oups !
    La, c'est le moment ou j'ai l'air d'un con :-) J'avais pas vu que je parlais à l'auteure... Considere la chute de mon propos comme nulle et non avenue.
    5
    Mardi 9 Mai 2006 à 22:15
    Ouf !
    Non non ! Je maintiens la fin : Totallyspie est le publicateur du texte d'Amelie Averlan, non un pseudo de l'auteur... Fausse peur ! Je me disais aussi...
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    totallyspie Profil de totallyspie
    Mercredi 10 Mai 2006 à 12:57
    mal entendu
    En effet, nous nous sommes mal entendus. J'avourai peut-être, etre partie si tu m'autorises cette expression familière «au quart de tour », sans pour autant retirer la totalité des mes dires. je n'ai fait que retranscrire une critique littéraire d'Amelie Averlan qui pour ma part m'a seduite ,encore une fois,ceci est un blog pas un manuel d'Histoire ou il y aurait des vérités reconnu les sociétés d'historiens et les instituts scientifiques. La pesanteur n'ést elle pas davantage un thème poetique que philosophique?est une interrogation intéressante. Néanmoins tu me parles de métaphores, je te demande as-tu perçus la métaphore quant au sujet de la théorie et de la pratique ?. tu sembles légitimer ta vision sous une forme de mini dissertation forte intéressante cependant noyer sous une verve de rhétorique ,dénaturant toute matière, toute forme, bref toute substance au contenu de toute poésie et de toute philosophie. La ou nous somme d'accord « apparemment » reside dans le fait qu'un clivage entre poésie et philosophie est maladroit et non avenu. Mais cliver la poésie et sa philosophie sous la métaphore du clivage imagination/raison ne m'apparaît pas davantage convaincante. Raison/imagination (ah la philosophie des lumières...) ,deux expressions tel Bien/mal,bon/mechant dénotant encore et toujours l'appartenance a un système de valeur. La philosophie n'est pas le mal de la poésie, à l'opposé la poésie n'est pas le mal de la philosophie. Alors certes on peutprocédé à une réflexion comportant comme de commune mesure, une thèse, une antithèse, une synthèse,mais je trouve ça d'un ennuyeux... puis tu sembles errer d'interrogation en interrogation ,Ã quelles conditions l'imagination n'empiete-t-elle pas "sur les terres de la raison" ? Tu cite Schiller,(ou juste en passant je ne puit me permettre de dire à son propos que son esprit et restreint dans mes connaissances sur sa pensée ne sont embryonnaires), or la question était « la pesanteur est-elle contrainte liberté ? ». Mais j'avouerai ne pas avoir répondu à la tienne « La pesanteur n'est-elle pas davantage un theme poetique que philosophique ? » donc... je trouve la question non maladroite dans la mesure où la pesanteur n'est pas principalement une densité comme le fait remarquer,elle n'est pas astreinte uniquement au corps. Justement traitant de cette question sous la multitude des aspects qu'elle appelle. En référence à mon incompréhension comme tu sembles si bien me le faire remarquer,tu me fais(je te suis reconnaissante de l'attention que tu m'accordes),un cour sur Descartes, pourquoi pas ? Mais plutôt que de dire la pesanteur serait la liberté de Dieu, en se référant toujours à Descartes préférons disserter sur l'essence de la pesanteur. Qu'est-ce qui fait que la pesanteur «est» toujours et cela malgré les alterations ?Ést -elle matière?, est elle forme?est elle intelligibleou sensible ? Ne pourrait elle pas être les deux ce serait le point de vue d'Aristote. Alors certes, la pesanteur pour Amelie Averlan pourrait être une métaphore de ce qui pèsent sur la liberté humaine tandis que pour Baudelaire elles ne l'est pas : « pas de liberté divine donc pas de liberté de la pesanteur »,on remarque encore et toujours une référence a Dieu. Or,la pesanteur est-elle contrainte ou liberté peut aussi (et c'est sur cette piste que je l'envisageais)être n'ont pas contrainte ou liberté d'un corps mais contrainte ou liberté dans l'ame, ou plutôt dans l'esprit. Prise dans son sens abstrait, la pesanteur est résultante d'une accélération de l'esprit exercait par des effets extérieur à elle-même . N' est-elle pas force d'inertie , de résistance aux changements ? Baudelaire ne déploient-ils pas la pesanteur dans ses verves poetiques? «De ce ciel bizarre et livide, Tourmentée comme ton destin, Quels pensers dans ton âme vide Descendent ? Réponds, libertin. Insatiablement avide De l'obscur et de l'incertain, Je ne geindrai pascomme Ovide chassédu paradis latin. Cieux déchirés comme des grèves, En vous se mire mon orgueil; Vos vastes nuages en deuil Sont les corbillards de mes rêves, Et vos lueurs sont le reflet De l'enfer où mon coeur se plait.»
    7
    Mercredi 10 Mai 2006 à 13:30
    poesie et philosophie
    Non. Je ne dénature ni la philosophie, ni la poesie. C'est meme precisement parce que je concois leurs essences (ou formes, dans un vocabulaire aristotelicien) comme distinctes que je me preoccupe des raports qu'ils entretiennent. Il se trouve que la poesie philosophique est un genre particulierement difficile, en ce que l'imagination, toujours prompte a s'emballer, peut gater la rigueur du propos, et que la raison, ennemi du decorum, tend a eliminer tout le superflu d'un raisonnement, de sorte a atteindre la clarte. Le genre de la poesie philosophique est donc une corde tendue entre une pensee claire, mais a la forme quelconque, et une forme brillante, donnee a une pensee fausse. Il est une corde tendue entre deux abimes : la laideur et la faussete. Mais il semble que tu aies depasse tout ces clivages : beau / laid, raison / imagination, bien / mal, vrai / faux... Le relativisme fait vraiment des ravages ! Articuler raison et imagination est possible sous certaines conditions, et si, pour t'en convaincre, les arguments sont inutiles, peut-etre seras-tu sensible a l'acte ? Il se trouve que j'essaie de ressusciter le genre poetico-philosophique dans un texte intitule Le Traite du Soupcon, dont je te livre ici un extrait, en deux morceaux, sur la psychanalyse : partie 1 : http://poesie.webnet.fr/vospoemes/3586/24218.html partie 2 : http://poesie.webnet.fr/vospoemes/3586/24219.html Poetiquement et philosophiquement
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    totallyspie Profil de totallyspie
    Mercredi 10 Mai 2006 à 13:35
    pourquoi pas
    interressant je vais faire un tour c'est quoi un lien ? j e tape l'adresse ?
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    totallyspie Profil de totallyspie
    Mercredi 10 Mai 2006 à 13:41
    Voir plus loin
    CHER Gaiffe olivier, j'aimerai en savoir plus sur le site dogmatique.Quel philosophie et comment ça marche ,la derniere question est stupide ,ça fonctionne par forum je suppose.
    10
    Mercredi 10 Mai 2006 à 15:12
    Le Dogmatique
    Tu peux cliquer sur [liens] en haut de mes messages pour avoir le site du Dogmatique. La page de garde du site donne accès au journal et au forum. Le forum est libre, si un sujet t'intéresse, tu peux y participer. voila. Pour ce qui est du Traite du soupcon, copie et colle les adresses que je t'ai donnees. Bonne lecture et bonne participation eventuelle
    11
    Mercredi 10 Mai 2006 à 15:16
    Le Dogmatique
    J'oubliais : il n'y a pas de philosophie officielle sur Le Dogmatique. Il y a plusiseurs representants de divers courants : kantisme liberal (moi), stirnero-nietzscheen (Grand Front), Deterministe stoicien (Fred), et j'en passe... Il n'y a pas que de la philosophie, mais aussi de la sociologie, de l'economie, de l'analyse politique, esthetique... Enfin voila : un beau brassage d'idees qui habituellement, ne se rencontrent pas ou trop peu.
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