• Les Sévices publics






    Les Sévices publics



    C'est comme le bal des quatre saisons,
    réglé comme du papier à musique...
    Trois ou quatre fois par an, au moins,
    orchestré comme un rituel, ils sévissent...
    Des millions de travailleurs mis à pied.
    Ce n'est pas possible ?
    Aucun patron, même le patron des patrons
    n'oserait... n'oserait penser à une chose pareille.
    Eh bien, eux, si.
    Eux, qui ?
    Mais les Sévices publics, bien sûr.
    C'est leur technique. Et drôlement bien rôdée.
    Parce que ça fait des dizaines d'années
    qu'ils s'entraînent intensément.
    Comme s'ils visaient la Coupe du monde.
    Et quand ça arrive, tout s'arrête.
    La France retient son souffle, arrête de respirer
    et manque même d'expirer.
    Elle est tout au bord de l'asphyxie.
    Les trains traînent sur les voies de garage,
    les bus stoppent le business,
    les métros trônent dans les terminus,
    les avions collent aux pistes,
    les lettres sont en poste restante...
    Bref, plus rien ne marche, sauf...
    Sauf les travailleurs mis à pied... qui marchent,
    piétonnent, piétinent, piétaillent, piétouillent
    avec leurs petits petons pour...
    Pour, je vous le donne en mille ?... Aller au boulot !
    Parce que tous ne sont pas encore rentrés
    dans les Sévices publics.
    Hé ! C'est qu'il faut être bardé de diplômes
    et bordé de mérite pour rentrer dans les rangs
    de l'élite de la nation.

    Ecoutez donc nos polis politicos
    quand ils en parlent de nos Sévices publics.
    Ils en ont plein la bouche, avec le langage châtié
    d'un dimanche matin de grand-messe.
    Tout politiquement correct. Pas un mot de trop.
    Pas un mot de travers qui pourrait contrarier
    le moindre fictionnaire.
    Ils n'ont pas intérêt. Sinon, le lendemain,
    c'est aussitôt le passage au débrayage en grande vitesse.
    C'est le seul cas où les Sévices publics
    réactionnent à tour de bras, au quart de tour.
    Alors, surtout pas de vagues.
    Et les politicos de claironner à qui mieux mieux
    que nous avons la chance, dans notre pays,
    d'avoir les Sévices publics les meilleurs du monde.
    Ah bon, il y a un championnat ?
    Bon... Bon... Quand je parle des Sévices publics,
    je ne mets pas tout le monde dans le même sac à malice.
    Il y en quand même qui bossent dur et dare-dare
    et qui servent plus qu'ils ne sévissent. Heureusement.
    Tiens, par exemple, je pense aux petites panseuses...
    enfin, oui... aux petites bandeuses des hôpitaux.
    Et parfois même bandantes, en sus, sous leur blouse blanche...
    Non, je n'ai pas dit "en suce", mais bien "en sus", "en plus".
    C'est fou ce que les gens ne prêtent l'oreille
    qu'à ce qu'ils veulent entendre !
    En tout cas, elles sont souvent vachement dévouées
    et se donnent corps et âme aux Sévices.
    Et les renseignants dans les écoles,
    qui, à défaut d'apprendre à lire et à écrire,
    essayent tant bien que mal de survivre
    dans des territoires sans foi ni loi,
    au milieu des guerres tribales de quartier.
    Enfin, bon, il ne fait pas bon, non plus,
    les contrarier par de quelconques contrôles
    ou bien des obligations de résultats.
    Comme votre mécano ou votre plombier.
    On fait ce qu'on peut à l'Educ nationale.
    Là, on s'autocontôle de son plein gré
    avec autoavertissement préalable
    afin de ne pas être pris au dépourvu
    et risquer de se voir absent ce jour-là !

    Non... Non... Loin de moi cette idée de confondre
    Lucette et sucette.
    Il y a Sévices et Sévices.
    Il y a les Sévices qui marchent... Ou à peu près.
    Avec les moyens qu'on leur donne.
    Et puis les Sévices publics
    pleins de fictionnaires assis, plus ou moins rassis,
    qui font marcher les usagers usés
    pour faire avancer leurs petites revendications.
    Avec toujours le même programme :
    grille des salaires, conditions de travail...
    Mais rarement de détails. Discrets. Discrets.
    Est-ce qu'ils veulent des sous-fesses, les lascars,
    pour éviter les escarres, Oscar ?
    Ou des primes supplémentaires, Théodule,
    pour les heures passées à surveiller la pendule ?
    Mystère. Ils sont en grève. Point.
    Et vous, vous attrapez la crève
    à vous échiner, à battre la semelle sur les trottoirs,
    sous la pluie battante ou sous un soleil de plomb.
    Selon la saison, Gaston.
    Non, mais à force de forcer, comme dit l'autre,
    on peut se poser des questions.
    Comment se fait-il que depuis tant d'années,
    c'est connu et reconnu,
    qu'ils ne sont pas contents de leur sort,
    qu'ils sont royalement mal payés
    qu'ils sont dans la précarité complète,
    sans aucune sécurité d'emploi,
    sans espoir d'avancement à la vieillerie,
    sans aucun petit avantage ou privilège,
    soumis à des contrôles de toutes sortes
    avec recherche de rendement maxi
    et, pour finir, une petiote retraite de misère,
    pas plus de cinq ans avant les autres,
    avec guère plus de soixante-quinze pour cent
    du salaire de la dernière année... après augmentation (!),
    comment se fait-il donc,
    mais comment se fait-ce que ces fictionnaires
    des Sévices publics ne songent pas
    enfin à changer de boulot ?
    Et surtout de patron !

    Quant à vous, à nous tous,
    les usagers usagés des Sévices publics
    si souvent aux abonnés absents,
    il serait peut-être temps, après toutes ces mises à pied,
    de prendre notre destin en main,
    de faire notre évolution, sans attendre quatre-vingt-neuf,
    et d'investir dans la roue, la roue libre,
    la roulette, la roulotte, Lolotte...
    Enfin tout ce qui roule (pas forcément sur l'or),
    mais capable de nous emmener au boulot :
    vélos, rollers, patins, pédalos...
    Et tournez manège...
    Roulez jeune homme. Roulez jeune fille...
    Roulez, enroulez, roucoulez.
    C'est écono, écolo, rigolo !
    Ça c'est l'avenir. Et sans Sévices.

     

  • Commentaires

    1
    marmotte
    Jeudi 20 Avril 2006 à 23:42
    fiction de la fonction
    bonsoir belle jeune fille (ya ke moi ki pe dire ca !!) je voulai te dire ke ton analyse est pertinante et bien vu cependant il est vrai kidoit y avoir 1 ou 3% de vrai bosseur sur les 40% de fictionnaire que les francais emploi car c peu etre l'état ki paye c brave gen mai c les impots ke l'état dépence donc en fait ont est les patron des fonctionnaire sauf kon peu pas les virer!!! lol
    2
    marmotte
    Jeudi 20 Avril 2006 à 23:43
    fiction de la fonction
    bonsoir belle jeune fille (ya ke moi ki pe dire ca !!) je voulai te dire ke ton analyse est pertinante et bien vu cependant il est vrai kidoit y avoir 1 ou 3% de vrai bosseur sur les 40% de fictionnaire que les francais emploi car c peu etre letat ki paye c brave gen mai c les impots ke letat depence donc en fait ont est les patron des fonctionnaire sauf kon peu pas les virer!!! lol
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