• Parmi ces personnalités politiques, laquelle souhaiteriez-vous voir élue Président de la République en 2007 ?

    Olivier Besancenot
    Arlette Laguiller
    Marie-George Buffet
    Jean-Pierre Chevènement
    Laurent Fabius
    Jack Lang
    Bertrand Delanoë
    Lionel Jospin
    François Hollande
    Ségolène Royal
    Dominique Strauss-Kahn
    Noël Mamère
    Daniel Cohn-Bendit
    François Bayrou
    Nicolas Sarkozy
    Dominique de Villepin
    Jacques Chirac
    Philippe de Villiers
    Jean-Marie Le Pen
    Marine Le Pen
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  • Des manifestants ont incendié dimanche l'immeuble du consulat danois à Beyrouth et s'en sont pris à des magasins d'un quartier chrétien de la ville. Le Danemark a appelé ses ressortissants à quitter le Liban. La présidence de l'UE a condamné la vague d'attaques contre les Européens et leurs biens. 

      

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    Après la Syrie samedi, le Liban était dimanche matin le théâtre de manifestations agressives après la publication de caricatures de Mahomet dans plusieurs médias occidentaux, notamment danois et norvégiens. L'immeuble abritant le consulat danois dans le quartier chrétien d'Achrafiyé à Beyrouth a été incendié.

    Plus tôt dans la matinée, la police était parvenue à disperser le cortège par des gaz lacrymogènes et des coups de matraques. Les manifestants s'en étaient alors pris à une église puis à des biens et commerces de ce quartier chrétien. Vingt-huit personnes ont été blessées dans ces affrontements entre les forces de l'ordre et des manifestants. Le Danemark a  appelé ses ressortissants à quitter le Liban.

    Des habitants du village chrétien de Kahhalé, situé sur la route Beyrouth-Damas, se sont rassemblés pour protester contre ces attaques. Alors que les cloches des églises sonnaient le tocsin, des jeunes gens ont coupé la route internationale à l'aide de pneus enflammés, puis se sont dispersés à l'appel de la police. "Des manifestants sont en train de bûrler nos églises à Beyrouth. Nous n'allons pas nous taire", a affirmé un des manifestants.

    Regrets du grand mufti syrien

    Samedi, appelant à "la retenue de la part de toutes les personnes concernées", la présidence autrichienne de l'Union européenne a "condamné la vague d'attaques et menaces contre des citoyens européens et leur biens, qui a culminé dans des attaques contre les bureaux de l'Union européenne et de pays membres dans les territoires palestiniens et l'incendie des ambassades du Danemark, de Suède et de Norvège à Damas".

    Dimanche, le grand mufti de Syrie, plus haut dignitaire musulman du pays, a "regretté" que des manifestants syriens aient incendié ces bâtiments. Il s'agit selon lui "d'éléments ne croyant pas au dialogue qui s'étaient introduits parmi les manifestants". "Nous sommes tristes de leur action qui a nui à notre dialogue avec les peuples danois et norvégien", a-t-il ajouté.

     


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  • Le jeune Henri Matisse , agé de 26 ans, vient d'emménager au 19 quai Saint-Michel à Paris. Il contemple à loisir " les trois baigneuses " de Cézanne, une toile de Gauguin " tête de garçon"accrochée au mur , un plâtre de Rodin " le buste de Rochefort"posé sur le dessus de la cheminée auprès d' un chapeau fait par sa femme , Marguerite, dont le portrait fera scandale au salon d'automne de 1905.

    La Femme au chapeau dans la cage aux fauves "On a jeté un pot de couleur à la face du public " s'écrie "le Matin" reprenant à son compte l'expression utilisée par Ruskin en 1877, à l'occasion d'une exposition de Whistler à Londres.Nous sommes à ce célèbre salon d'automne de 1905. Les réactions explosent devant ces toiles éclatantes peintes " à tubes contre toile " selon le mot de Vlaminck. L'envoi de Matisse comprend un portrait de Madame Matisse et " la fenêtre ouverte". André Derain expose " le séchage des voile " et Georges Rouault "les Forains, Cabotins,Pitres ".

     Le public est intrigué par la peinture de ces jeunes artistes qui se sont déjà distingués en 1903 au Salon des Indépendants. Matisse fait scandale. Il a ,en effet , utilisé du rouge, du vert et du jaune dans le seul visage dela femme au chapeau. Madame Matisse n'ose pas entrer visiter l'exposition, ni son plus fidèle supporter, le socialiste, Marcel Sembat.Matisse, s'écrie " la tendance dominante de la couleur doit être de servir le mieux possible l'expression ... le choix de mes couleurs est basé sur le sentiment, sur l'experience de ma sensibilité." L'écrivain Gertrude Stein et son frère Léo ne s'y trompent pas et acquièrent " la femme au chapeau" pour 500 francs avant de se lier avec son auteur. femme au chapeau La découverte du fauvisme à travers Gauguin C'est au cours de l'été de cette même année 1905 que Matisse découvre l'oeuvre tahitienne de Gauguin à Collioure. C'est le choc. la plus grande partie des toiles sont entreposées chez Daniel de Montfreid un ami du sculpteur Maillol.Matisse en prend une vue d'ensemble. Le Gauguin de Pont-Aven et d'Arles peignait à plat sous l'influence japonaise de grandes surfaces rythmées dans des contrastes de couleurs violentes; Celui de Tahiti et des iles marquises y marie l'innocence primitive, et pose un regard particulier sur cette société originelle.

    Ce même été, Matisse rompt les enchaînements qui le relient jusque-là. Il n'applique plus les couleurs au motif, mais comme le souligne Pierre Schneider, "il livre le motif aux couleurs". Matisse et Derain compagnons dans cet été décisif à Collioure passent d'une synthèse des découvertes antérieures faites par Seurat, par Van Gogh et par Gauguin à une méthode radicale où l'ivresse de la couleur les entraîne vers des horizons qui frôlent "l'abstraction". Cette visite à Collioure aura été le creuset du fauvisme. C'est là que Matisse et Derain ont exécuté leurs toiles les plus vigoureuses . en particulier cette "fenêtre ouverte à Collioure" dans laquelle Matisse opère la fusion du pointillisme de Seurat et des aplats de Gauguin . C'est la naissance d'un thème qui ne fera que s'enrichir pour devenir fondamental. Matisse emploiera la technique de Gauguin pour faire le portrait de sa femme coiffée du chapeau fleuri , cette fameuse "femme au chapeau"qui devait faire fureur au salon d'automne. Elle sera aussi reprise par Derain pour réaliser "la danse". Femme et poissons rouges Art Institute chicago Une vocation tardive : l'enseignement sur des moulages de plâtre. Que de chemin parcouru depuis les cours donnés par Gustave Moreau dans son atelier fréquenté par les futurs complices de l'aventure fauviste jusqu'à cette découverte de l'oeuvre de Gauguin.

    Dès ses premiers tableaux , Matisse fait preuve d'une technique où l'oeuvre dite de "débutant" n'existe pour ainsi dire pas. D'emblée la composition est en place, la couleur apparaît déjà dans toute sa splendeur. Dès 1897, il peint "la desserte". Gustave Moreau, son professeur, indulgent mais excellent critique, découvre ce qu'il y a de révolutionnaire dans cet essai et déclare " Laissez-faire, ses carafes sont bien d'aplomb sur la table et je puis poser mon chapeau sur leurs bouchons. C'est l'essentiel." Matisse n'hésite pas à se plonger dans l'étude de ceux qui lui sont proches par la sensibilité: Chardin, Watteau, Rodin, Manet et Cézanne . " Il faudrait être bien niais pour ne pas regarder dans quel sens travaillent les autres ... Il m'est arrivé d'accepter les influences. Mais, je crois avoir su toujours les dominer ." déclare-t-il. Choix qui en dit long sur les goûts artistiques de Matisse et les influences qu'il fait siennes à ses débuts . La bande des fauves "Matisse rend fou... Matisse est pire que l'absinthe" . cette inscription est portée à la craie sur les murs de Montparnasse . On soupçonne Utrillo d'en être l'auteur. Icare 1943 Matisse, ce forcené de la couleur devient le chef de bande, la bande des fauves.... un peu à la façon dont Manet s'était vu 40 ans plus tôt porté à la tête des impressionnistes. Homme discret, bourgeois par excellence , Matisse se retrouve, en effet, promu porte-drapeau des fauves et la cible numéro un des critiques.

    Et pourtant, il est loin de vouloir choquer. Matisse ne songe qu'à reconstituer le paradis et à l'imposer à ces contemporains dans ce XX ème siècle voué aux massacres et aux violences. Ce n'est pas le moindre paradoxe de son oeuvre."luxe, calme et volupté" " la joie de vivre" sont placés sous le signe du bonheur arcadien des bergers et des bergères évoluant dans un Eden de rêve. L'audace sur la figure humaine ! Les fauves l'avaient d'abord pratiquée sur eux-mêmes Vlaminck avec son portrait de Derain, Derain avec son portrait de Matisse, Matisse avec son portrait de Marquet avec aussi ceux de sa fille, Marguerite, dont l'un fit l'objet d'un échange de toile avec Picasso - les mauvaises langues insinuent, à cet effet,que Picasso l'aurait choisie pour ridiculiser Matisse auprès de ses amis. la femme aux yeux verts A cette époque, Matisse fait figure non seulement d'ainé - il a douze ans de plus que Derain ou Picasso mais de maître en modernisme. C'est lui qui possède l'expérience la plus riche aussi bien du cézanisme - il a achevé les trois baigneuses dès 1899 et ses oeuvres de l'été 1904 à Saint-Tropez comme "la place des lices" et "la nature morte au porron" en apportent la preuve.- que du néo-impressionisme, du pointillisme. Derain est aussi un cézanien affirmé.

    Mais cette influence puisée chez le maître d'Aix est recouverte par l'exaltation devant la couleur. Ses oeuvres "les trois arbres"" l'Estaque" en sont l'illustration. Le destin du fauvisme s'achèvera deux ans après le scandale du salon d'automne de 1905. Chacun des fauves se dirigera vers d'autres horizons plus personnels. Ainsi, Marquet orientera sa peinture vers une contamination de l'impressionisme et du fauvisme .

    Pour Vlaminck et Derain le renoncement à l'aventure sera précèdé par une periode de recherches, au cours de laquelle un cézanisme fier donnera à leur nouvelle manière un bel accent, viril et dense. Vlaminck peindra ses paysages solidement construits dans un chromatisme qui glissera peu à peu du bleu - le pont de Chatou de 1910 - à des terres et des verts relevés de noir et de blancs livides - la maison de l'auvent de 1920 - . Derain fera un bout de chemin avec Picasso - cadaquès de 1910 -.Seuls Matisse et Dufy auront persévéré dans la direction initiale; Dufy avec sa baigneuse de 1914 , Matisse avec la danse de 1909, la conversation de 1911.

    La leçon que cette bande de fauves aura donné en si peu de temps laissera des traces profondes que l'on retrouvera chez les expressionnistes allemands, chez les russes comme Malévitch et Kandinsky, chez Soutine, chez Klein, chez Tapiès jusqu'au sein de certains courants de l'art abstrait américain comme Sam Francis c'est à dire chez tous ceux qui ont cru ou qui croient sur l'impact de la couleur. " le fauvisme ce n'est pas tout, mais c'est le fondement de tout" dira Matisse à Georges Duthuit Nu bleu -1906 Baltimore Museum partie des mille et une nuit -1950 Les peintures florales Matisse avait renversé la convention de cerner d'un trait le contour de l'objet ou le sujet à peindre en colorant le cerne prononcé de certains personnages. Cette fois, il s'agit de fondre ces deux pôles traditionnellement séparés: <<"Au lieu de dessiner le contour et d'y installer la couleur - l'un modifiant l'autre - je dessine directement dans la couleur, qui est d'autant plus mesurée qu'elle n'est pas transposée." Cette simplification, concluait le peintre, "garantit une précision dans la réunion des deux moyens qui ne font plus qu'un">>. Prolongeant un procédé de gravure de la ligne dans la couleur que certaines toiles permettent d'observer et qui rappelle les dernières œuvres de Gustave Moreau, la découpe pénètre physiquement, et directement dans la masse colorée. (voir aussi les peintres de fleurs) les magnolias d'Henri Matisse iris et mimosas d'Henri Matisse les anémones d'Henri Matisse Matisse, Picasso, le Pôle Nord et le Pôle sud "Pan dans l'oeil de Marguerite"André Salmon prétend que le portait de Marguerite donné par Matisse à Picasso servit de cible aux visiteurs de Picasso au bateau-Lavoir qui s'exerçaient à tirer au pistolet à flèche-ventouse. " Picasso est espagnol et moi je suis français. c'est comme si vous me demandiez la différence qu'il y a entre un pommier et un poirier. Cela se tient dans le coeur" se contenta de préciser Matisse. Vassily Kandinski dans sa bible "du spirituel dans l'art"qui constitue les fondements théoriques de l'art abstrait opposera ainsi les deux artistes : "MATISSE : couleur, PICASSO : forme". Deux grandes tendances, un grand but." C'est Gertrude Stein qui présenta Picasso à Matisse en 1906, juste avant le salon des indépendants. "il y avait de l'excitation dans l'air...

    Ce fut Matisse qui attira l'attention de Picasso sur l'art nègre juste à l'époque où ce dernier venait de terminer mon portrait ". relève Gertrude Stein en 1933. Les deux hommes se guettent, s'épient, se vouent une admiration profonde , teintée de jalousie écrit Pierre Daix dans son ouvrage sur Picasso. Ce dernier a découvert avec étonnement l'exposition des fauves au salon d'automne de 1905 où la couleur triomphe. Picasso en est au rose après le bleu qu'il vient de laisser. Il a vu "le bonheur de vivre " de Matisse acheté par les Stein et aussi l'exposition individuelle de Matisse chez Druet.

    Nul doute que c'est par ces nouvelles fréquentations que Picasso commence à intégrer les problématiques cezaniennes à ses propres problèmes. A l'image de ses ainés,Picasso se lance dans une série de statues peintes sur ses toiles. Matisse simplifie les volumes de ses sculptures " la petite Tête, la grande figure décorative". Derain comme l'a montré Jean Laude porte une double réflexion sur le cézanisme et l'art nègre et y découvre une parenté,notamment sur le constructivisme et la forme structurale ; Ce lien permettra de renouveler la peinture et la sculpture.

    Au cours de leurs cheminements différents et en confrontant leurs travaux et leurs réflexions ,ces trois peintres vont oser rompre les liens qui unissent leur peinture à l'art imitatif . Une émulation entre eux va alors se créer . Il va en sortir "le nu bleu, souvenir de Biskra" de Matisse , " les baigneuses " de Derain, et " les demoiselles d'Avignon" de Picasso. Auparavant, Matisse avait peint " le bonheur de vivre " reflet total de Gauguin pour les couleurs mais aussi d'Ingres pour la composition. Cette oeuvre est considérée comme l'une des sources de l'Art du XX ème siècle, au même titre que" les demoiselles d'Avignon". Le" le bain turc " d'Ingres avait influencé Matisse dans sa composition du "bonheur de vivre"; "les demoiselles d'Avignon " considéré comme la première peinture cubiste s'est inspiré de l'oeuvre de Matisse et de celle de Derain. demoiselles d'Avignon de Picasso les baigneuses de Derain Ainsi, Matisse et Picasso , à des titres divers, puisent dans un terreau si riche que leurs styles opposés peuvent s'en nourrir. L'un celui de Piccasso, donnant naissance au cubisme; L'autre, celui de Matisse, évoluant vers une construction plus synthétique, un emploi des aplats colorés, une tendance vers la synthèse géométrique.Son art cesse d'être seulement au service de la sensation pour devenir un art de réflexion. Cependant , il lui restera toujours un vieux fonds de Fauvisme. Matisse, Picasso , deux grands rivaux qui ont joué le plus grand rôle dans la peinture du XX ème siècle. L'un , le chantre de la couleur faisant écho à l'autre, le briseur de formes


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  • Cette critique litteraire est l'oeuvre d'Amelie Averlan ,ce que j'ai apprecié c'est la proximité avec le texte originel et surtout la methaphore sur la philosophie de la pesenteur meme si je deplore l'omission de simone Weil qui aurai eté bienvenue. 

    La philosophie baudelairienne ?


    Elle pourrait être une philosophie de la pesanteur.


    Le poids du temps, le poids des remords et de l'ennui sont la condition terrestre d'un paradis quasi inexistant chez Baudelaire. Le temps pèse en revenant : c'est alors celui des remords de l'invocation au lecteur des Fleurs du mal, celui d'une réflexion désenchantée où "le frère" reste comme soi-même, un étranger :


    Tu le connais, lecteur, ce monstre délicat,



    • Hypocrite lecteur, - mon semblable, - mon frère !

    ("Au lecteur", Les Fleurs du mal, p. 32)


    - Eh ! qu'aimes-tu donc, extraordinaire étranger ?



    • J'aime les nuages... les nuages qui passent... là-bas... les merveilleux nuages!

    ("L'étranger", Petits Poèmes en prose, p. 27)


    S'il y a un paradis baudelairien, il n'apparaît que fugitivement sous les traits des passants, des gens frôlés en communs mortels. Paradis de la sensation, qui fait qu'une passante fait soudain renaître le poète dans Les Fleurs du mal, faux paradis artistique artificiellement créé, en témoigne la rigueur métrique et formelle des sonnets où se fondent de confuses paroles, ou paradis des hachichins, qui n'apparaît que dans l'ivresse. Des rêves ! toujours des rêves ! et plus l'âme est ambitieuse et délicate, plus les rêves l'éloignent du possible. Chaque homme porte en lui sa dose d'opium naturel, incessamment secrétée et renouvelée, et, de la naissance à la mort, combien comptons-nous d'heures remplies par la jouissance positive, par l'action réussie et décidée ? Vivrons-nous jamais, passerons-nous jamais dans ce tableau qu'a peint mon esprit, ce tableau qui te ressemble ? (" L'invitation au voyage ", Petits Poèmes en prose, p. 74-75)


    L'univers n'est pas naturellement poétique ; cet univers et sa poésie s'interrogent, et sont mis en question : demandez au vent, à la vague, à l'étoile, à l'oiseau, à l'horloge, à tout ce qui fuit... ("Enivrez-vous", Petits Poèmes en prose, p.135).


    L'épaisseur, mais légère, de l'éternité, se meut dans le fugitif, aussi contingent qu'il puisse paraître. De l'épaisseur des choses, il faut puiser la source d'une élévation temporelle de l'instant, d'un moment de grâce enivrante. Pourquoi contraindre mon corps à changer de place, puisque mon âme voyage si lestement? (" Les projets ", Petits Poèmes en prose, p.97). Le voyage, imaginaire, permet la jouissance suffisante et non-commune d'une éternelle ivresse qui est celle du poète. Si tu pouvais savoir tout ce que je vois ! tout ce que je sens ! tout ce que j'entends dans tes cheveux ! Mon âme voyage sur le parfum comme l'âme des autres hommes sur la musique. ("Un hémisphère dans une chevelure", Petits Poèmes en prose, p. 70). L'univers peut s'offrir alors comme une absolue source d'en-chantement.


     



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  • C'est l'histoire d'un mec... Vous la connaissez? Non? Oui? Non, parce que si... Non! parce que des fois y a des mecs... Vous la connaissez? Non, dites-le parce que quand les gens y la connaissent après on a l'air d'un con. Alors là le mec... Ah oui! parce que y a des mecs des fois... Non, c'est un exemple. Oui, y a des mecs... Alors, euh... Ça dépend des mecs, parce que y a des mecs... Alors, bon, des fois, c'est l'histoire avec des bagnoles, tout là, c'est l'histoire d'un mec, mais un mec normal. Un Blanc quoi. Ah oui, parce que dans les histoires, y a deux genres de mecs. Ah oui! Alors t'as le genre de mec... Oui, euh... Moi, euh, oui, euh, oui, oui. Le mec, oui... Et pis t'as le genre de mec non, non. Alors on leur dit, mais des fois on est obligé. Non, le mec non... Et là, ce serait plutôt un mec non, le mec. Mais normal, je veux dire, pas un Juif. Ah oui, parce que y a des histoires... Y a deux genres d'histoires, ah oui, y a des histoires, c'est plus rigolo quand c'est un juif, si on n'est pas juif... Ben oui, faut un minimun, et puis y a les histoires, c'est plus rigolo quand c'est un Belge. Oui, si on est suisse. Ou le contraire, un Suisse si on est belge. Parce qye les Belges et les Suisses, c'est les deux seules races qui se rendent compte qu'en fait c'est pareil, mais ils se gourent! En fait j'exagère. c'est à cause de la distance qui les sépare, elle est pas énorme. Mais oui... Mettons qu'on rencontre un vrai con en Suisse, c'est un Belge, Nais ça valait pas le coup de faire deux pays pou ça, hein, ils auraient pu se débrouiller. Enfin un Suisse, moi, je m'en moque, je veux pas m'engueuler avec les gens, moi, hein? Non, y a quand même moins d'étrangers que de acistes en France. Non, je veux dire si j'ai le choix, je préfère m'engueuler avec les moins nombreux. Enfin un Suisse... Moi je m'en fous, hein, je suis ni belge, ni suisse, ni juif. Je suis normal! Mais en tous cas, c'est un Noir. D'abord parce que y a aucune raison pour que se soit toujours les mêmes qui dérouillent, et puis si c'est un Noir c'est facile, un Noir. Mettons que y ait, bon, parce que un Noir, c'est... On les appelle comme ça exprès nous d'ailleurs, oui, ben ils le font pas méchamment la plupart. Oui, parce que nous on regarde les mains, tout ça, bon... moins dedans. Mais is, euh! Ah oui? Bon, et tout petits déjà... Et des fois, même leurs parents...Ah oui, pas tous, mais la plupart. Enfin, un Suisse, alors le mec... Ah oui, parce que non, il y a quand même une histoire. Ah oui, non, c'est l'histoire d'un mec, bon d'accord, si on veit , mais c'est l'histoire d'un mec qui est sur le pont de l'Alma et qui regarde dans l'eau le mec. Pas con, le mec. Ah oui, parce que c'est vrai, j'y suis allé moi, et c'est vrai, t'as des mecs, ils passent tous les jours sur le pont de l'Alma et y regardent pas dans l'eau les mecs! T'as des mecs, ils passent sur le pont de l'Alma. Eh bien y aurait pas d'eau en dessous ils passeraient quand même. Et c'est con, parce que nous on passe sur les ponts à cause qu'il ya de l'eau dessous, sans ça, tu parles, on irait faire un détour. Alors les gens y disent: " Ah ben, on sait pas où passe notre pognon." Y regardent pas! Alors là, le mec y regarde, tout ça, et puis ça l'intéresse tout ça. Bon... Au bout d'une demi-heure, mais moi j'abrège, parce qu'on va pas passer une demi-heure avec. Au bout d'une demi-heure, y aun autre mec qui arrive, et qu'est-ce qui voit le mec? Y voit un mec qui est l;a et qui regarde dans l'eau, hé. Alors le mec, parce que le mec, bon, et puis l'autre, parce que bon et puis, parce que maintenant, y a deux mecs... Ah non! Prenz des notes parce que je vais pas répéter. Alors le mec y s'approche et y dit: " Hé,dites donc, qu'est-ce que vous faites à regarder dans l'eau, hé?" dit le mec au Suisse. Alors l'autre y lui dit: " Ho ben, j'suis emmerdé, parce que j'ai laissé tomber mes lunettes dans la Loire!" Parce que le pont de l'Alma, c'est sur la Seine. Ah ça, si on sait pas, on comprend que dalle! Oui, alors parce que le mec y lui dit: " J'suis emmerdé parce que j'ai laissé tomber mes lunettes dans la Loire!" Faut quand même pas prendre les Suisses que pour des cons! Non, y a des Belges dans le tas. Alors l'Autre y lui dit: " Ho, hé, c'est pas la Loire, c'est la Seine, hé!" Elle est rigolote hein? Non, mais elle est pas finite là! Alors l'autre y lui dit.... parce que l'autre y lui dit: "C'est pas la Loire, c'est la Seine. J'viens de le dire. Si vous suiviez un peu!" Alors l'autre y lui dit: " Ho ben, vous savez, moi sans mes lunettes...." Elle est rigolote, hein?


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